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ITINERAIRE

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dimanche 29 juillet 2007

POTOSI

En fait Potosi est le nom d’une ville qui a donné son nom à un des neuf départements boliviens. La ville de Potosi est bâtie en contrebas de la montagne « Cerro Rico »; la « Montagne Riche » son sommet est à 4824m. Le centre de Potosi est à 4090m ce qui fait de Potosi la ville la plus haut du monde, plus haut que Lhassa au Tibet. L'argent à Cerro Rico aurait été découvert au temps précolombien (en 1462) mais les Incas n'auraient pas osé l'exploiter. Le filon d’argent affleurant la surface fut redécouvert en 1545 par un indien qui cherchait des lamas égarés. Les Espagnols ont commencé rapidement exploitation de cette veine d’argent la plus pure de la planète.
Par ordre de Charles V, Potosi est devenu une ville impériale. C’est à Potosi qu’on frappait la monnaie pour toute l’Amérique espagnole. Le roi recevait 20% de tout l'argent de Potosi, ce qui faisait en moyenne 25% du revenu royal. Donc un quart des revenus de cet immense Empire (qui à l'époque englobait aussi la Belgique) venait de cette unique montagne. Ainsi l’Espagne, qui a cherché auparavant en vain dans toute Amérique le pays mythique « El Dorado », est quand même devenue très riche, mais pas avec de l'or de « El Dorado », mais grâce à l'argent de Potosi. Les Espagnols étaient alors très riches. Trop riches probablement. Tellement riches avec l’argent qui lui tombait ainsi du ciel ou plutôt du Cerro Rico que les Espagnols se contentaient de vivre de leurs rentes plutôt que d'innover. Ils préféraient prêter de l’argent aux Anglais, qui eux innovaient! Ainsi la Première Révolution Industrielle » fut financée par l’argent de Potosi et le centre du pouvoir de la planète fut déplacée à Buckingham.
Pour sortir tout cet argent de la montagne, il fallait bien sûr les mineurs : Les Espagnols ont imposé le travail obligatoire dans la mine. Ils se sont basés sur la coutume inca de travail obligatoire pour la communauté appelé "la mita". Chaque village ou chaque famille devait fournir un certain nombre de jours de travail. En fait, durant "la mita", on laissait les Indiens, durant quatre mois en permanence dans la mine, où ils travaillaient 12h par jour. Dans les conditions de l’époque (et même dans les conditions d’aujourd’hui), on ne résiste pas longtemps aux travaux des mines de Potosi: on estime à plusieurs millions le nombre de personnes mortes dans les mines ou à cause de la mine. Notamment à cause de la silicose et à cause de l’empoisonnement par les vapeurs de mercure, utilisé pendant la seconde période d’exploitation.
Les espagnols développèrent donc a grande échelle la culture de coca pour "nourrir" et "encourager" leur main d'oeuvre.

Aujourd’hui il reste toujours plus de 300 mines en activité, exploitant l'un ou l'autre minerai selon les prix du marché. Cependant les étages les plus profonds ne sont plus exploités, car leur maintien nécessiterait des frais de fonctionnement trop importants.
Les differentes exploitations appartiennent aux Mineurs sous forme de cooperative.

C'est donc avec beaucoup d’émotions qu’on décidait de descendre dans l'une de ces mines encore en activité.
La premiere etape fut donc de se rendre au marche. Ici, ni fruits, ni legumes...Mais de la dynamite, des explosifs, des pioches, des lampes...Tout ce dont les mineurs ont besoin avant d’aller au travail. La coutume developpee par les agences de tourisme veut que les visiteurs y viennent faire quelques amplettes pour ensuite faire quelques cadeaux aux mineurs. On fait donc le plein de boissons, d’alcool, de cigarettes et explosifs !!!
Ne reste plus qu’a se changer...Veste, pantalon pour ne pas trop se salir et lampe et casque pour question de securite...On a vraiment trop la classe !!!
Vient donc l’heure de rentrer dans la mine... Plongée bien réelle dans un univers à la Germinal avec le corps courbé en 2, les pieds dans l'eau, la lampe et le casque sur la tête et de l'air impur à volonté. La mine visitée était faite sur 5 niveaux de galeries. Du niveau d'extraction à la sortie, ce sont plus de 80m de dénivelée où tout est remonté à la force humaine ou à dos d'hommes. De minuscules boyaux permettent de passer d'un niveau à l'autre avec de délicats passages d'escalade. Au 3ème niveau, les minerais sont transportés dans des wagons de 2 tonnes poussés et tirés ... par des hommes. Des rails approximatifs qui avec les 20cm d'eau rendent fréquents les déraillements. Les galeries sont justes assez larges pour les wagons; à leurs passages, tout le monde se plaque à la paroi pour attendre que le wagon ne passe qu'à moins de 30cm de son ventre... C’est autant effrayant que divertissant. On prend ca un peu comme un jeu, mais pour tous ces hommes ca n’en ai pas un. Soumis a des conditions de travail si difficiles, ils risquent tous les jours blessures et accidents mortels.
Avant de s’aventurer trop profondemment dans les mines, premiere halte pour aller saluer le « Tio ». C’est ainsi qu’est nomme le dieu des mines. Les mineurs ont pour habitude de lui faire tout un tas d’offrande pour lui demander protection comme pour l’en remercier...Alcool, cigarette, confettis...On se plie donc a la tradition.
Au fond de la mine, c'est la rencontre avec les mineurs. La plupart sont tres jeunes (17-18 ans). Tous, la bouche pleine de coca. Habitues au rite des offrandes des touristes, ceux-ci, s’adressant a notre guide, viennent quemander un peu de coca, de boissons...Tout est bon a prendre de toute maniere.
On commence a discuter avec certains d’entre eux et a apprecier la difficulte de leur travail. C’est vraiment impressionnant. Tous crachent et toussent grassement: la maladie de la silicose commence à s'infiltrer. Avec la dense poussière, les gaz nocifs (arsenic, ...), le manque d’oxygène (altitude de 4200m), les incessants passages des travailleurs, le sol rendu glissant par l’humidité, une galerie taillée en colimaçon et moins d'un mètre de hauteur, on n’a du mal a croire qu’aujourd’hui encore des hommes puissent travailler dans de telles conditions de travail.
Pour nouer contact avec eux, comme pour mieux se rendre compte de la durete de la tache, on decide de mettre la main a la pate. Munies d’une pelle, nous voila donc entrain de charger les mineraux dans le wagon...Il fait chaud, l’air est rare et humide, l’effort intense...Quelques minutes nous auront suffit a consommer toute notre energie.
Un peu plus tard, c’est un peu d’alcool pur que nous partageons avec eux, apres etre descendus 50m plus bas visiter d'autres galeries, tantot en escaladant, tantot en rampant...Apres l’effort le reconfort ! Vous nous connaissez bien maintenant ! Sauf qu’alcooliques comme nous sommes, nous ne sommes pour autant pas habituees a un tel degre d’alcool. Je manque de m’etouffer et ca fait bien rire les mineurs. La petite gringa a voulu « jouer » au mineur une demie journee, elle a pas finit d’en baver ! lol
La plupart sont tres sympatiques avec nous et plutot contents d’avoir de la visite, en particulier de la visite feminine ! Certains sont plus distants et mefiants...Peut etre un peu agaces d’etre observes ainsi par les touristes. Je ne sais pas s’ils mesurent bien la difficulte de leur travail et la difference de condition de vie qu'il existe entre la leur et la notre. Mais pour nous, c’est le choc !
Apres pres de 4h dans la mine, enfin nous ressortons ...De l’air, du soleil ! Ca fait presque bizarre...Une liberation.
On decide de passer un petit moment avec les mineurs avant de repartir. On discute un peu et on rie ensemble. Enfin vient les aurevoirs. Nous quittons les lieux tandis que eux regagnent l’obscurite des mines.......

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bien les Choupi, d'avoir partagé un moment avec les mineurs. On n'imagine pas effectivement voir travailler les gens dans ces conditions à notre époque. Encore beaucoup de misère sur notre Terre.
Ben c'est sans doute le dernier récit, les dernières photos diffusés depuis le continent américain. Quel voyage extraordinaire vous avez fait mes belles.
Je vous attends.
A demain les Choupibelles. Bisous.
Tellement heureuse de te retrouver ma Fille.
A très vite les Choupibelles.